Pourquoi la musique est haram ?

juin 30, 2025 4 minutes de lecture

Pourquoi la musique est haram ?

Dans l’islam, certaines pratiques sont jugées licites (halal) tandis que d’autres sont illicites (haram), en fonction de leur impact sur le cœur, la foi et le comportement du croyant. La question de la musique suscite beaucoup d’interrogations : pourquoi est-elle considérée comme haram par de nombreux savants ? Que disent les textes religieux ? Est-ce une interdiction absolue ou nuancée ? Cet article explore les fondements de cette position, ses arguments, et les raisons spirituelles derrière cette interdiction.

Une pratique qui détourne du souvenir d’Allah

L’une des principales raisons pour lesquelles la musique est considérée comme haram réside dans son pouvoir de détourner le croyant du souvenir d’Allah. Beaucoup de chants, de musiques modernes ou populaires incitent à la négligence des actes d’adoration, provoquent l’insouciance ou alimentent des désirs illicites.

Une femme en hijab chante en prenant son téléphone comme micro

Le cœur humain est influencé par ce qu’il entend et ressent. La musique agit directement sur l’émotion et l’état d’âme, parfois au détriment de la sérénité spirituelle nécessaire au croyant. Elle peut occuper l’esprit de manière excessive et l’éloigner de la concentration en prière ou de la lecture du Coran.

Un obstacle à la spiritualité

Les savants expliquent que l’âme, lorsqu’elle s’attache trop à la musique, finit par délaisser les actes qui purifient le cœur. On remarque souvent que les personnes très attachées à la musique trouvent plus de difficulté à goûter la douceur de la prière ou du dhikr (évocation d’Allah).

Une femme chante avec son téléphone dans les mains

Ainsi, l’écoute régulière de musique peut progressivement affaiblir la relation du croyant avec son Créateur. Elle devient un voile qui empêche le cœur de se tourner sincèrement vers Allah, car elle nourrit des émotions superficielles au lieu de favoriser la quiétude intérieure.

Un impact durable sur le cœur

De nombreuses études modernes rejoignent cette idée en montrant que certains types de musique modifient l’état émotionnel et influencent le comportement. Le croyant doit donc se poser la question suivante : est-ce que ce que j’écoute m’aide à me rapprocher d’Allah, ou bien m’en éloigne-t-il ?

Une femme en hijab chante avec micro tout en portant un masque sanitaire

Dans cette perspective, la musique n’est pas simplement un divertissement anodin : elle façonne l’âme et, mal utilisée, peut renforcer les passions de l’ego au détriment de la spiritualité.

Les preuves tirées des textes

Les fondements de l’interdiction de la musique s’appuient sur des versets du Coran et des hadiths. Plusieurs textes mentionnent de façon explicite ou implicite les méfaits des chants vains, des distractions sonores et de l’insouciance qu’elles provoquent.

Dans la sourate Luqman, Allah dit : « Et parmi les gens, il en est qui acquièrent des discours futiles pour égarer hors du sentier d’Allah sans savoir, et pour le prendre en raillerie. » (Sourate 31 verset 6). Beaucoup de commentateurs interprètent ce verset comme une allusion aux chants et à la musique.

Les paroles du Prophète ﷺ

Le Prophète ﷺ a également mis en garde contre l’écoute de certains types de musique et d’instruments. Dans un hadith rapporté par Al-Bukhari, il est dit : « Il y aura dans ma communauté des gens qui rendront licites la fornication, la soie (pour les hommes), le vin et les instruments de musique. »

Livre du coran ouvert sur étagère

Les savants en déduisent que les instruments de musique, cités dans ce hadith, sont associés à des comportements répréhensibles, et que leur écoute régulière est déconseillée, voire interdite.

Le consensus des savants classiques

Les écoles juridiques traditionnelles de l’islam (hanafite, malikite, shafi'ite, hanbalite) ont majoritairement considéré la musique, en particulier celle accompagnée d’instruments, comme haram ou fortement déconseillée.

Livre du coran ouvert avec le doigt d'une personne qui montre un verset

Cela repose sur la conviction que la musique, dans la majorité de ses formes modernes, favorise des passions nuisibles, entretient l’insouciance, et détourne du droit chemin. Toutefois, certains avis minoritaires nuancent l’interdiction lorsqu’il s’agit de chants respectueux, non vulgaires, et exempts de tout contenu illicite.

Les dangers spirituels de la musique

Au-delà des textes, l’expérience spirituelle montre que la musique a un pouvoir pénétrant sur le cœur. Elle agit sur l’émotion et peut provoquer une dépendance. Celui qui en abuse finit par y chercher un plaisir temporaire qui occupe la place que devrait tenir la foi et le souvenir d’Allah.

Gros plan sur le livre du coran écrit en arabe

Le croyant sincère est donc appelé à la vigilance : il doit observer l’effet que la musique produit en lui, et mesurer s’il s’agit d’une aide au cheminement spirituel ou d’un frein à sa foi.

La musique et les passions de l’âme 

Il est bien établi que certaines musiques excitent les passions : elles attisent les désirs charnels, glorifient des comportements illicites, ou nourrissent des émotions négatives comme la tristesse ou la colère.

À force d’y être exposé, le cœur s’attache à ces émotions éphémères. Le croyant s’éloigne alors de la paix intérieure que procure le rappel constant d’Allah. Il devient plus vulnérable aux influences extérieures et perd en constance dans les actes d’adoration.

Une source d’insouciance

L’un des dangers les plus subtils de la musique est qu’elle alimente l’insouciance. Une écoute excessive détourne l’esprit des réalités de la vie et de l’au-delà. Le cœur s’attache aux plaisirs fugaces, et la vigilance spirituelle diminue.

Une femme de profil porte un hijab rouge en pleine soirée

Or, dans l’islam, le croyant est appelé à vivre dans un état de conscience permanente (taqwa), où le souvenir d’Allah occupe l’essentiel de ses pensées. La musique, en saturant l’esprit d’émotions passagères, compromet cet état de conscience.

Que faire si l’on aime la musique ?

Nombreux sont ceux qui, ayant grandi dans un environnement musical, trouvent difficile de s’en détacher. La musique étant omniprésente dans la culture moderne, il n’est pas simple de rompre avec cette habitude.

Une femme en hijab montre un disque de musique

Mais l’islam invite le croyant à progresser par étapes. Il ne s’agit pas de tout abandonner brutalement, mais de cultiver une prise de conscience et de rechercher progressivement ce qui plaît à Allah.

Remplacer l’écoute par des alternatives bénéfiques

Une méthode recommandée consiste à remplacer l’écoute de musique par des alternatives licites et profitables. Le Coran, les conférences religieuses, les anasheed (chants sans instruments) ou les invocations permettent de nourrir le cœur sans nuire à la foi.

Voici quelques alternatives saines à intégrer dans son quotidien :

  • Écoute du Coran avec récitation

  • Anasheed a capella

  • Cours de science islamique audio

  • Rappels spirituels

  • Histoires des prophètes et des pieux

Lutter contre l’attachement au fil du temps

Comme pour toute habitude enracinée, le détachement se fait progressivement. Le croyant sincère demande à Allah de l’aider à purifier son cœur et à se détourner des plaisirs temporaires qui lui sont nuisibles.

Une femme regarde la caméra en face-cam et porte un hijab rose

En se fixant des objectifs progressifs, en réduisant peu à peu son exposition, et en remplaçant la musique par des contenus bénéfiques, le croyant retrouvera avec le temps une plus grande sérénité spirituelle.


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