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Le Coran est organisé avec une précision qui sert à la fois la mémorisation, la récitation et la lecture quotidienne. Comprendre sa structure – sourates, versets, juz’, hizb et subdivisions annexes – permet d’établir un plan de lecture clair, d’optimiser la révision et d’aborder le texte avec méthode. Voici un guide complet, pratique et nuancé, qui explique les principaux découpages et les différences d’usage que vous pouvez rencontrer selon les éditions et les traditions de récitation.
114 sourates (chapitres), d’ampleur très variable.
Environ 6 236 versets (âyât) dans l’édition « vulgate » la plus répandue (lecture Hafs ‘an ‘Âsim). D’autres traditions d’énumération comptent un total légèrement différent (environ 6 214 à 6 236).
30 juz’ (ajzâ’) pour faciliter une lecture mensuelle.
60 hizb (soit 2 hizb par juz’), utiles pour fractionner plus finement.
240 rubu’ (quart de hizb) : 4 rubu’ par hizb donc 8 rubu’ par juz’.
7 manzil pour un achèvement hebdomadaire.
Mise en page standard moderne dite « Médine » : 604 pages, généralement 15 lignes par page.
Le Coran compte 114 sourates placées dans un ordre canonique qui n’est pas chronologique. Les sourates dites mecquoises (révélées avant l’Hégire) et médinoises (après l’Hégire) se mêlent dans le mushaf pour des raisons qui tiennent à la pédagogie, à la thématique et à la transmission.
Cette architecture produit une progression spirituelle et rhétorique, plutôt qu’un récit linéaire au sens historique du terme.
Les chapitres varient fortement : Al-Baqarah (n° 2) compte 286 versets et ouvre la grande section législative et spirituelle du début du mushaf, tandis que Al-Kawthar (n° 108) ne comporte que 3 versets. Cette amplitude explique la nécessité d’un découpage transversal (juz’, hizb) qui chevauche souvent plusieurs sourates pour équilibrer la lecture quotidienne.
Le verset (âyah) est la plus petite unité citée dans les références (ex. 2:255). Les éditions précises marquent les arrêts de récitation et les signes de pause pour guider le souffle et le sens.
Dans certaines régions (notamment le sous-continent indien), on trouve aussi des marqueurs de rukû‘, pauses de regroupement thématique utilisées en récitation collective et pédagogique.
Le total des versets diffère légèrement selon les écoles anciennes de comptage (Kufa, Basra, Médine, Damas, La Mecque) et selon la façon de compter la basmala (Bismi-Llâh ar-Raḥmân ar-Raḥîm). Dans la pratique contemporaine, l’édition la plus répandue (lecture Hafs) affiche ≈ 6 236 âyât, tandis que d’autres traditions se situent dans une fourchette d’environ 6 214 à 6 236. Ces variations n’affectent pas le texte lui-même mais la numérotation des arrêts.
La basmala figure en tête de presque toutes les sourates et est comptée comme verset dans la Fâtiḥa par certaines écoles, mais pas dans toutes les sourates ensuite.
La sourate At-Tawbah (n° 9) est la seule à ne pas s’ouvrir par la basmala, ce qui contribue aux différences de totalisation d’âyât selon les traditions.
Le découpage en 30 juz’ (ajzâ’) sert d’abord la lecture régulière : un juz’ par jour permet un khatm (achèvement) mensuel, particulièrement recherché lors de Ramadan. Chaque juz’ chevauche souvent plusieurs sourates afin d’équilibrer la longueur de lecture quotidienne.
Dans le Mushaf de Médine (604 pages, 15 lignes), un juz’ couvre en moyenne une vingtaine de pages, mais les débuts et fins ne coïncident pas toujours avec des frontières de sourate.
Cet agencement facilite des objectifs concrets (ex. un demi-juz’ matin/soir).
Certains juz’ sont connus par un mot d’ouverture d’un verset marquant :
Juz’ ‘Amma (n° 30) : commence à la sourate 78, ‘Amma yatasa’alûn.
Juz’ Tabârak (n° 29) : débute à la sourate 67, Tabâraka lladhî.
Juz’ Qad Sami‘a (n° 28) : ouvre sur la sourate 58, Qad sami‘a llâhu.
Ces appellations, familières aux lecteurs, aident à se repérer rapidement.
Chaque juz’ est divisé en 2 hizb, soit 60 hizb au total. Chaque hizb est lui-même découpé en 4 rubu’ (quart de hizb), ce qui donne 8 rubu’ par juz’ et 240 rubu’ dans tout le Coran.
Ces marqueurs – souvent signalés par des symboles ¼, ½, ¾ – sont très utiles pour des lectures courtes mais régulières (par exemple un rubu’ après chaque prière).
Le découpage en 7 manzil propose un rythme sur une semaine : on lit chaque jour une portion calibrée pour achever le Coran en sept jours. Certains lecteurs combinent manzil (hebdo) et juz’ (mensuel) selon les périodes de l’année et leurs objectifs personnels.
Dans de nombreuses éditions indo-pakistanaises, le texte est ponctué de rukû‘ – sections thématiques destinées à marquer des points de transition pour la récitation collective.
Le nombre exact varie d’une édition à l’autre (on rencontre des totaux autour de ≈ 540–560), sans impact sur la numérotation des versets.
Le Coran contient des versets de prosternation (sajda). La plupart des listes recensent 14 emplacements, certaines traditions 15 selon l’édition et l’école juridique. Les mushaf modernes signalent ces points par un pictogramme spécifique, ce qui facilite l’observance lors de la récitation.
Aujourd’hui, l’édition dite madanite (Médine) sert de référence pratique : 604 pages, typographie claire, 15 lignes par page, marquages réguliers des juz’, hizb et rubu’.
D’autres mushaf (Maghreb, Inde-Pakistan) existent avec des habillages typographiques et signes légèrement différents, mais le texte consonantique (rasm ‘Uthmânî) demeure identique.
La lecture la plus répandue à l’imprimé est Hafs ‘an ‘Âsim. D’autres qirâ’ât canonisées (Warsh, Qâlûn, etc.) coexistent, avec des variantes vocaliques et de tajnid reconnues, sans modifier la structure macro (114 sourates, 30 juz’, 60 hizb). Pour l’étude avancée, tenir compte de la qirâ’a de votre mushaf est utile (règles de prolongation, arrêts, orthographe habituée).
Débutant : 1 rubu’ par jour (≈ 10–15 minutes), achèvement en ~8 mois.
Régulier : 1 hizb par jour (≈ 30–40 minutes), achèvement en 2 mois.
Ramadan : 1 juz’ par jour, khatm en 30 jours.
La régularité prime sur la vitesse : mieux vaut un rythme constant soutenu par les repères juz’/hizb/rubu’.
Pour mémoriser, exploitez les bornes fixes (début/fin de rubu’, fin de page) et répétez en boucles courtes.
Les rukû‘ aident à fixer les unités de sens ; les hizb servent de jalons hebdomadaires de consolidation.
Le texte est le même, mais les systèmes d’énumération diffèrent légèrement. Dans l’édition la plus répandue (Hafs), on compte ≈ 6 236 versets ; d’autres traditions donnent un total proche (≈ 6 214 à 6 236). Cela ne change ni le contenu ni l’ordre des sourates.
Les 30 juz’ sont pensés pour l’équilibre de lecture, pas pour l’égalité stricte en nombre de mots. C’est un calendrier de lecture plus qu’un découpage mathématique.
Chaque juz’ contient 2 hizb ; chaque hizb contient 4 rubu’. On obtient donc 8 rubu’ par juz’ et 240 rubu’ au total.
C’est une caractéristique canonique de At-Tawbah. Les savants expliquent cela par la nature et le ton de la sourate, et par la transmission reçue des premiers compagnons au moment de la fixation du mushaf.
Un découpage en 7 parts pour achever la lecture en une semaine. Il cohabite avec juz’/hizb et sert souvent aux lecteurs avancés.
La structure du Coran pourrait se résumer en une architecture imbriquée : 114 sourates traversées par ≈ 6 236 versets, découpées transversalement en 30 juz’, 60 hizb, 240 rubu’, et enrichies d’outils pratiques comme les 7 manzil, les rukû‘ et les signes de pause.
Maîtriser ces repères, ce n’est pas seulement “savoir compter” : c’est se donner des jalons de lecture, de mémorisation et de révision adaptés à son rythme et à ses objectifs, tout en respectant la diversité légitime des éditions et des traditions de récitation.
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