Dans l’Islam, l’ablution (wudû’) est un acte de purification indispensable avant la prière. Elle n’est pas seulement un nettoyage extérieur, mais aussi une élévation spirituelle. Pour la femme musulmane, l’ablution suit les mêmes règles que pour l’homme, tout en tenant compte de certaines particularités liées à son quotidien. Cet article vous propose un guide complet, adapté aux sœurs, pour comprendre comment faire ses ablutions correctement, avec cœur et intention.
Le wudû’ est un rituel de pureté prescrit par Allah dans le Coran. Il est un préambule à l’adoration, une manière de se présenter devant Allah avec dignité. Le Prophète ﷺ a dit :
« Lorsque le serviteur musulman fait ses ablutions, ses péchés sortent de son corps, même sous ses ongles. »
Faire ses ablutions, c’est donc préparer son cœur et son corps à la prière, à la récitation du Coran, ou encore au dhikr (rappel d’Allah).
Chaque geste du wudû’ efface une faute. L’eau qui coule n’est pas qu’un élément physique : elle purifie les yeux, la langue, les mains, de ce qu’ils ont pu commettre. C’est un rituel régulier et régénérant, qui renforce la conscience spirituelle.
La femme musulmane peut faire ses ablutions plusieurs fois par jour, selon ses besoins et obligations. Chaque ablution faite avec sincérité est récompensée. Même en dehors de la prière, le Prophète ﷺ aimait rester en état de pureté.
Les étapes de l’ablution sont simples, et identiques pour l’homme comme pour la femme. Toutefois, la femme peut rencontrer certaines situations spécifiques (cheveux longs, maquillage, pudeur en public…).
Voici les étapes de l’ablution à suivre dans l’ordre :
Formuler l’intention (niyyah) dans le cœur
Dire « Bismillah » avant de commencer
Laver les deux mains jusqu’aux poignets (3 fois)
Se rincer la bouche (3 fois)
Se nettoyer le nez en y introduisant un peu d’eau, puis en expirant (3 fois)
Laver le visage du haut du front jusqu’au menton (3 fois)
Laver les avant-bras jusqu’aux coudes, main droite puis gauche (3 fois)
Passer les mains mouillées sur la tête une seule fois (et non laver)
Essuyer les oreilles avec les doigts mouillés
Laver les pieds jusqu’aux chevilles, pied droit puis gauche (3 fois)
Le maquillage waterproof ou le vernis classique qui empêche l’eau d’atteindre la peau ou les ongles rend l’ablution invalide. Il est conseillé d’enlever le maquillage qui crée une barrière, ou d’utiliser des produits halal et perméables à l’eau. Pour les ongles, on peut opter pour un vernis perméable si validé par des savants fiables.
Lorsqu’elle est voilée en public, la femme peut essuyer ses cheveux sans enlever le voile, à condition d’avoir fait ses ablutions complètes auparavant et d’avoir gardé le voile. Mais pour un nouveau wudû’, il faut passer les mains mouillées directement sur les cheveux, au moins à la racine.
Certaines situations concernent plus fréquemment les femmes : règles, pertes, allaitement ou difficultés d’accès à l’eau en public.
Il est essentiel de connaître les règles adaptées pour vivre sa foi dans la facilité.
Pendant ses menstruations ou lochies (après accouchement), la femme est dispensée de prière et d’ablutions. Une fois la période terminée, elle devra effectuer un ghusl (grande ablution) pour reprendre les prières.
Faire le wudû’ pendant les règles reste permis pour le dhikr, la lecture du Coran sans toucher le moushaf, ou par habitude de rester en état de pureté.
Les pertes naturelles fréquentes chez la femme ne rompent l’ablution que si elles sont humides, continues et accompagnées d’un doute sur la pureté. Dans ce cas, il est recommandé de refaire les ablutions avant chaque prière. Certains savants parlent de "douleur bénigne" autorisant une flexibilité.
Garder ses ablutions entre les prières est recommandé. Cela augmente les récompenses, facilite l’accès à la prière et garde le corps dans un état de pureté constante.
Il est plus facile de faire ses ablutions chez soi, dans un cadre de pudeur. En extérieur, la femme peut prévoir une bouteille d’eau ou utiliser des lieux discrets comme une salle de repos. Il est conseillé d’apprendre à faire les ablutions avec peu d’eau, comme le faisait le Prophète ﷺ.
L’ablution est rompue en cas :
de selles, urine ou gaz
de sommeil profond
de pertes intimes
de saignements importants
de toucher intime selon certaines écoles
Rester attentive à ces cas permet d’éviter l’invalidité involontaire de la prière.
L’ablution est un acte simple, rapide, mais porteur de lumière. Elle prépare le cœur à rencontrer Allah dans la prière. La femme musulmane y trouve force, équilibre et sérénité. Elle permet aussi d’éduquer les enfants, de renforcer la foi, et de maintenir un état de propreté en toute circonstance.
Beaucoup de femmes témoignent d’un sentiment de calme et de fraîcheur intérieure après chaque ablution.
Cette sensation est un rappel que le wudû’ ne lave pas seulement la peau, mais aussi les pensées, les intentions, et les erreurs du quotidien.
En répétant ce geste chaque jour, la femme montre sa volonté de rester proche d’Allah. Même dans les jours de fatigue ou de difficultés, elle sait que cette action, si petite en apparence, est immense en récompense.
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